La solitude…

Comme on ne voit pas qu’un individu sur un terrain de foot, la plupart des disciplines athlétiques regroupent, pour son admirable spectacle, des groupes plus ou moins étoffés. L’athlétisme dans son ensemble est plutôt une activité sportive individuelle. Nous sommes bien seuls dans nos godasses quand on pratique la course à pied ! Bien sûr cela est tempéré par le fait qu’il y a toujours confrontation avec l’autre. Les autres couloirs pour les pistards. Basiquement tous les autres qui vous entraînent à aller plus haut, plus fort, plus loin… Alors où est la solitude du coureur à pied ?

Je l’ai pourtant ressentie par moi-même ce sentiment d’être seul au monde quelques fois dans mes excursions touristiques. Parmi elles 2005, marathon de Cheverny je me retrouve, chemin faisant, dépassant un meneur d’allure arrachant rageusement son ballon de repérage et grognant « plus de jus, marre. Allez va c’est par là… » (Je retire quelques autres mots un peu trop gros pour tenir dans la page) son troupeau de suiveurs s’était évaporé et me voilà tout seul, personne devant personne derrière, souhaitant de toutes mes jambes ne pas me planter sur un parcours à peine signalé.

Je l’ai vu chez un autre en 2009, à Rome la ville éternelle, marathon beaucoup plus fréquenté que le précédent où mis à part la douleur qui n’appartient qu’à toi, t’as quand même du mal à te retrouver seul au milieu du peloton toujours assez compact. Pourtant en remontant le long du Circo Maximo, pas loin de l’arrivée, j’ai vu un mec qu’était seul ! Tout seul. Les coureurs s’écartaient de lui marquant encore plus son isolement. Il était visiblement au-delà de ses capacités, et moi aussi je l’ai doublé en prenant large car derrière ses cuisses traînait la marque évidente qu’il n’avait pas parfaitement maîtrisé ses sphincters…

Enfin pour finir : Nice-Cannes 2010 première édition. C’était vers le 25ème kilomètre après la côte d’Antibes un brouhaha agite le peloton, je vois tranquille Yohann DINIZ (champion olympique du 50km marche) qui nous dépasse allègrement, en marchant, alors que nous croyions tous courir !?! Grand moment de solitude à plusieurs. Ou alors grand désarroi ? Mais je ne pense pas, car quand on a décidé d’être quoi qu’il se passe positif, on ne désarroise jamais…

Updated: 14 avril 2022 — 19:45

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